CR de la journée du Patrimoine du 18 septembre 2022 par Pierre

PRÉSENTS : Pierre BAUDIER et Chantal, Fabien CAILLOT et Colette, Dominique CRETIN-MAITENAZ, Yves DELAFOSSE et Geneviève, Michel DUCROS Marie Noëlle et 2 membres de leur famille, Serge MINORET et Clémentine, Eric OBERON, Françoise, Eva et Fanny, et nos Amis du club Idéal DS.

ABSENTS ou EXCUSÉS :

Maurice BENIER, Éric BOSSIER, David CALLERAND, Jean-Philippe CARÉ, Jean-Philippe COLIN, Jean-Claude DUCRET,  Thierry FAIVRE, Patrick FRACHEBOIS, Hervé GROSJEAN, Jean-Paul GUENIN, Aymeric HOUZET, Guy LAPPRAND, Serge LE DANOIS, Christophe MAGNIN, Emmanuel NOIR, Laurent PETREMENT, François RIHS, Joël SAUGET.  

 

1ére Etape - Rassemblement chez Yves : pour une petite collation bienvenue. Etaient réunis : 6 Traction - 1 Corvette - 2 DS et la DS moderne de notre organisateur – il manquait la 11BL de Guy et Nicole qui n’ont pu nous rejoindre suite à un petit problème de santé de Guy, qui va mieux.

   

Après ce plein d’énergie nous suivons notre guide Yves qui nous emmène vers une visite surprise à Arbois en passant par les petites routes qui nous font découvrir ou redécouvrir cette belle région, à travers les vignes et les côteaux, traversant les petits villages viticoles des Arsures et Montigny-les-Arsures.

 Nous avons pu garer nos voitures dans la cour d’une école à Arbois (très bien l’organisation) où nous avons retrouvé des membres d’Idéal DS avec 1 2cv et 1 Citroën « Youngtimer ».

Après une petite marche à pied pour rejoindre la visite prévue à 10h15, nous découvrons le but de notre visite : le Moulin d’Arbois dit de la Bourre d’Aval.

Actuellement propriété privée. Le propriétaire sera notre guide il nous explique avec passion et force détails la rénovation de ce moulin qui est devenu sa résidence et une petite centrale électrique qui fournit de l’électricité revendue à EDF, ce qui lui permet de couvrir ses propres frais d’électricité et de taxes d’habitation.

La démarche étant de produire de l’énergie verte et durable puisque l’eau utilisée pour la production n’est en aucun cas perdue, elle reste à la rivière, seule la force de la chute d’eau (2m de hauteur entre l’entrée et la sortie) fournit l’électricité. Nous visiterons l’ancienne machinerie du moulin toujours en place et regarderons les 2 turbines actuelles à travers « un plancher vitré » avant de faire le tour de la propriété en bordure de la Cuisance avec sa chute d’eau (lire le document joint).

 

  

 

 

Vue sur les 2 turbines

Après cette visite très instructive sur le défi énergétique de notre époque nous partons vers Villers-Farlay où notre organisateur a trouvé un emplacement de pique-nique bien sympathique au bord d’un étang. Il faut dire que depuis notre départ nous avons la chance de bénéficier d’un temps ensoleillé. Chacun s’installe à sa convenance tout en recherchant malgré tout une place au soleil.

Nous regretterons juste l’utilisation d’une débrousailleuse dans la ferme voisine pendant toute la durée du repas…

 

   

 

 

Après un apéritif au vin de pêche (merci Yves) et autres échanges d’une table à une autre en cours et fin de repas (il y avait de bonnes tartes - comme d’habitude). Il nous faut replier bagages pour rejoindre une autre visite surprise non loin de là, mais nécessitant l’usage des voitures. Nous nous regroupons dans les voitures car la place pour se garer sera limitée. Après un petit trajet forestier il nous restera 500m à faire à pied pour découvrir une tuilerie de l’époque romaine.

Le four se situe au milieu du bois de la Pommeraie à Villers-Farlay dans le Jura. Il daterait du IIIième siècle après Jésus-Christ. Il fait partie des premiers fours de se type découvert lors de fouilles en France et c’est aussi l’un des seuls à avoir été déterré dans un état de conservation aussi exceptionnel.

 Plusieurs recherches ont été diligentées au 19ième siècle dans le secteur autour d’une source appelée ”le Puit-Terrible” car on soupçonnait à l’époque l’existence d’un site gallo-romain à proximité d’une voie antique qui reliait Besançon à Lyon. Une statuette a été trouvée en 1853 ce qui a attesté la présence de structures gallo-romaine. Les antiques constructions alors déterrées ont fait l’objet d’études jusque dans les années 1980 et n’ont quasiment jamais été ré enfoui. Les conditions climatiques, les passages, les pillages… ont déclenché une dégradation des vestiges. Depuis, une structure protectrice a été aménagée avec une toiture métallique ainsi qu’une passerelle en bois pour assurer une visite dans de bonnes conditions. D’autre part, le four est ainsi mieux protégé des aléas climatiques, et d’éventuels chercheurs de trésors.

En des temps anciens, autour de Villers-Farlay, la forêt était immense et les chênes dominaient la variété d’arbres. On trouvait des petits villages celtiques regroupés sur ce même territoire. Les druides pratiquaient des cérémonies dans ces bois au lieu-dit “le Champ Dolent” (rapprochement de Champs Dolents aux environs de Dol en Bretagne) autour d’un possible et monumental menhir (cependant non découvert à ce jour).

Cette fois c’est sûr, les archéologues en sont certains, la voie romaine passait bien par Villers-Farlay, elle reliait Besançon à Lyon, une fois arrivée à Villers-Farlay depuis Cramans, elle rejoignait Grozon, puis Poligny, Lons-le-Saunier pour en finalité arrivée à Lyon. Sur ce tracé, elle passait proche du lieu-dit “le Puits-Terrible”. C’est à ce lieu précis que l’on découvre d’anciennes fondations, des pièces de monnaies romaines, de nombreux tuileaux à rebords, des ustensiles de ménage et la fameuse statuette. Sans pouvoir le confirmer, ce village s’appelait autrefois “Ferrata” (Ferrée en italien) et se serait transformé en Farlay avec le temps.

De nouvelles fouilles sont entreprises en 1990 et 1991, on met à jour des structures artisanales et des habitations, le site fait environ 4 hectares, et c’est lors de ces fouilles que l’on met la main sur ce four tuilier.

   

La journée n’étant pas terminée, nous avons rendez-vous à 15h15 pour une autre surprise, la visite de La Ferme de Germigney. Notre guide sera Emmanuel Ogier, un agriculteur qui a fait évoluer sa ferme, sa manière de travailler ses terres (une rotation sur 7 années), ainsi que ses cultures en fonction du marché et du respect de l’écologie. Un innovateur passionné et conscient des défis à venir.

     

 

Dans le Val d’Amour, au détour d’un méandre de la Loue, Emmanuel OGIER et son équipe exploitent une ferme en polyculture/élevage. Elle est dans la famille depuis plusieurs générations.                                  

                            

C'est en 2006 qu'Emmanuel décide de renouer avec une fabrication qui avait disparue en Franche-Comté : la production d'huile de colza, de caméline et de tournesol vierges en 1ère pression à froid. Ces huiles naturelles et artisanales sont issues de graines produites sur la Ferme.

 

L’huile vierge est issue d’une seule pression à froid. Le pressage est très doux : 3,50 litres/heure. Elle garde ainsi tout le parfum de l’amande de tournesol, de noisette pour le colza et l'herbe pour la caméline et ainsi elles conservent tous ses nutriments (vitamines, oméga-3, oméga-6, ...). Elle est toujours pure (pas de mélange des matières premières ni des produits finis).

 

La fabrication :

 

• Triage et nettoyage des graines pour éliminer les impuretés qui peuvent altérer le goût.                                              

• Pressage dans une presse à vis tournant très lentement pour éviter l’échauffement mécanique de l’huile.

Clarification par décantation à faible température et filtration avec du papier buvard.

• Mise en bouteilles.

 

Les graines sont pressées au fur et à mesure des commandes pour garantir une huile fraîche et de bonne qualité gustative et nutritive.

Les huiles végétales sont indispensables au maintien d’une bonne santé.

Elles jouent un rôle majeur dans le bon fonctionnement de l’organisme dès le plus jeune âge et tout au long de la vie.

Elles fournissent un apport en acides gras essentiels à notre organisme qui est incapable de les fabriquer qui doivent donc obligatoirement être apportés par notre alimentation.

 

Oméga 3

Cet acide gras essentiel joue un rôle multiple : anti-agrégant plaquettaire, hypotriglycéridémiant et anti-inflammatoire. Il participe au développement du cerveau et du système nerveux, ainsi qu’au bon fonctionnement cardio-vasculaire.

 

Oméga 6

Cet acide gras essentiel joue un rôle structural au sein des membranes cellulaires et possède un pouvoir hypocholestérolémiant. Il est particulièrement utile pour la santé et la beauté de la peau et participe à la diminution du mauvais cholestérol dans le sang.

Oméga 9

Ce n’est pas un acide gras essentiel mais il joue un rôle régulateur et intervient dans la prévention des risques vasculaires, il aide à réguler le cholestérol sanguin.

 

Vitamine E

Cet anti-oxydant puissant joue un rôle de protection des membranes cellulaires (système nerveux, muscles, myocarde), des globules rouges, de la peau et des acides gras essentiels.

Il ralentit le processus de vieillissement, augmente la résistance à l’effort et diminue la fatigue.

 

Particularités des l'huile de colza et à fortiori de cameline : les huiles vierges de cameline et de colza première pression à froid sont, contrairement aux huiles raffinées, remarquables pour leurs qualités gustatives et diététiques.

• Riche en Oméga 3, 6, 9 et en vitamine E (environ 30mg pour 100gr).

• 1 cuillère à soupe permet de couvrir 30% de nos besoins journalier en vitamine E.

 

Particularités de l'huile de tournesol : riche en omega 6 et vitamine E.

 

Depuis le 10 mai 2018, la Ferme a engagé ses terres de cultures dans la conversion vers l’agriculture biologique. Plusieurs défis nous font face et nous y répondons en opérant d'importants changements agronomiques tels que :

 

- un allongement des rotations pour diminuer la pression des parasites et permettre aux plantes de trouver tout ce dont elles ont besoin dans les sols d'une année sur l'autre,

 

- la réintroduction des luzernes dans notre système cultural pour gagner en fertilité azotée des sols,

 

- le semis de couverts végétaux en période estivale pour augmenter la matière organique de nos sols ce qui accroit la rétention en eaux et donc favorise la résilience des terres face au changement climatique. Les couverts permettent également un effet allélopathique. Ils empêchent la germination de certaines mauvaises herbes,

 

- et enfin, redonner à l'élevage sa place centrale pour pâturer les parcelles, créer de la matière organique endogène et consommer les luzernes et tourteaux produits sur la ferme.

 

Nous pratiquons par exemple, l’association vesces/seigle, radis/avoine ou encore phacélie/sarrasin.

 

Le but ultime est de rechercher la solidarité naturelle qui existe entre les plantes pour lutter contre les insectes-ravageurs, les parasites ou encore les champignons. La nature, de manière intrinsèque sait se défendre ou se protéger de ce qui l’empêche de se développer. Le paysan n’est que le chef d’orchestre de cette symphonie.        

 

 

Les cultures sont officiellement labellisées BIO depuis le 10 mai 2021 !!!

 

Dès que nos graines sont transformables, les huiles seront bio elles-aussi !

 

    

 

 

 

Après cette dernière visite très instructive, chacun a pu regagner son domicile avec plein de souvenirs et le plaisir d’avoir pu se retrouver en faisant rouler nos voitures !

 

 

 

Encore un grand merci à Yves et Geneviève pour leur accueil

et l’organisation de cette journée que je pense tout le monde a appréciée !